vendredi 23 octobre 2009

L'Eglise catholique en Egypte : des défis à relever


En plein dans le débat local, avec des échos modestes en France, sur le port du niqab en Egypte et notamment dans les collèges et universités, voici les propos éclairants sur la situation des catholiques en Egypte telle que présentée au Synode africain de 2009 par Mgr Kyrillos William, évêque d'Assiout des coptes.

Le fondamentalisme religieux, l'émigration des cadres chrétiens, les réfugiés, le travail œcuménique - qui laisse à désirer -, la formation adéquate des prêtres, des religieux et religieuses et des laïcs, pour faire face aux changements de la société : autant de défis pour l'Église catholique d'Egypte.

Sur une population totale de 80 millions d'habitants, a expliqué Mgr William, « les chrétiens en Égypte sont environs 10 millions, dont quelque 300.000 catholiques » : coptes catholiques, majoritaires, melkites, maronites, syriens, arméniens, chaldéens et latins.
Il souligne aussi la nécessité de « promouvoir la communion entre les différents rites et les nouveaux mouvements dans l'Église ». L'Église catholique d'Égypte est « une petite communauté qui garde son cachet d'Église universelle, elle porte aussi les soucis de toute Église africaine, tout en ayant sa spécificité, vivant dans un contexte arabo-musulman différent de celui des autres pays africains », a fait observer l'évêque : « elle est aussi une Église locale riche de traditions, de cultures, de rites et une liturgie propre ».
Les activités socio-pastorales des diocèses, des congrégations religieuses et des organismes laïcs donnent « la priorité à l'éducation ». « Par l'école, a précisé Mgr William, nous formons l'enfant à la tolérance, au respect de l'autre différent et aux valeurs humaines. Cette formation crée des ponts entre les différentes couches religieuses et sociales ».
Mais l'Église locale s'investit aussi dans le domaine du développement socio-économique : « promotion de la femme » et « animation rurale » par l'alphabétisation, la santé, les micro projets, etc...

mardi 20 octobre 2009

Le Musée Mahmoud Khalil


Le Musée Mahmoud Khalil abrite la collection d'art européen des XIXe et XXe siècle la plus importante du Moyen-Orient.
Mohamed Mahmoud Khalil, ancien ministre de l'agriculture, et sa femme Émeline Lock (française) ont rassemblé dans leur palais de Gizea un grand nombre d'œuvres d'art et notamment des peintres impressionnistes - un musée Jacquemart André égyptien...
Cette splendide demeure d'inspiration Art Déco et Art Nouveau après avoir été léguée à l'État égyptien afin qu'elle soit transformée en musée (inauguration le 23 juillet 1962) a également servi de résidence au Président Sadate avant de retrouver son affectation actuelle.

Le musée est, bien entendu, désert hormis les gardes qui sommeillent dans l'entrée près du portique de sécurité hors service. Je croiserai néanmoins un couple européen et quelques étudiants égyptiens venus faire des croquis de certaines œuvres. C'est donc l'occasion de profiter loin de l'affluence des grands musés parisiens d'un certain nombre de chefs d'œuvres même si l'on peut regretter l'absence de mise en valeurs (éclairage) des œuvres excepté le Gauguin “Vie et Mort”et le Van Gogh “Genets et coquelicots”.

Parmi les peintres, on retiendra Rubens, Monet, Daumier, Renoir, Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Sisley, Pissaro mais aussi Eugène Fromentin, Berthe Morisot, Degas, Delacroix, Corot, Gauguin, Ensor et Picasso.
Et pour les sculpteurs Rodin (buste de Victor Hugo, un bourgeois de Calais), Barye (notamment Thésée luttant contre le Minotaure), Houdon, Carpeaux, Charles Cordier et Rude.
Quelques œuvres également de peintres égyptiens qui retiennent difficilement l'attention avec autant de grands artistes autour d'eux. Et aussi des vases chinois et des Sèvres.

Il est amusant de voir autant d'œuvres françaises ici au Caire en pleine polémique sur les œuvres égyptiennes du Louvre et leur revendication par l'Égypte. En effet, on pourrait, par un parallèle facile, se dire que tous ces tableaux seraient mieux au Louvre ne serait ce que parce qu'ils seraient plus vus, qu'ils participeraient à la compréhension de l'œuvre des artistes et que certains estiment que cette collection n'a pu être réuni que parce que Mahmoud Khalil a su profiter de la récession économique suite à la crise de 1929.
Pour moi, il n'en est rien. Ces splendides œuvres d'art ont toute leur place en Égypte. Elles sont en effet les ambassadrices de la culture française ; ce serait une erreur que de priver les autres pays de l'opportunité de découvrir ainsi ces artistes et peut être ainsi avoir envie ensuite d'aller visiter le Louvre, Orsay... Par contre, une collaboration avec un musée français pour la mise en valeur serait une belle idée.


Un musée original au Caire mais surtout un havre de paix dans cette ville bruyante. Hélas, les photos sont interdites et la boutique des souvenirs fermées... L'Égypte !!!

lundi 19 octobre 2009

Le Caire islamique

Profitant d'un déplacement professionnel, j'en ai profité pour passer un week-end prolongé de détente au Caire afin de continuer à arpenter les divers lieux historiques. Voici donc quelques images du Caire islamique et de son souk le fameux Khân al-Khalili vieux de 600 ans.


Bien entendu, beaucoup de mosquées, mais aussi les vestiges de la muraille du Caire (notamment Bab an-Nasr, la "Porte de la victoire" et Bab al-Futuh, la "Porte des Conquêtes" érigées en 1087)


et la visite d'une ruelle rénovée avec le soutien de l'UNESCO qui permet de bien se rendre compte comment était le Caire commerçant il y a environ 500-600 ans.