vendredi 14 août 2009

Non aux bases militaires


Voici l'opinion d'un journaliste égyptien, Gamal Zayda sur la présence militaire étrangère... parue le 12 aout dans l'hebdomadaire francophone Al-Ahram.

"La lutte égyptienne contre l’occupation n’est pas une simple page de l’Histoire qu’on a tournée à jamais. Au contraire, nous en avons retiré des leçons qui sont restées utiles, même après l’indépendance. L’un des principes les plus importants qui sont ancrés dans l’esprit égyptien depuis les années d’occupation est le « non » aux bases militaires. A vrai dire, les présidents égyptiens qui se sont succédé depuis la libération nationale ont conservé ce principe. Nasser s’est engagé dans des guerres, dont les Égyptiens ont aujourd’hui le luxe de discuter la nécessité, pour empêcher toute présence étrangère sur les territoires égyptiens. Ensuite, Sadate a fait la même chose en s’engageant dans la guerre d’Octobre 73. Et Moubarak aussi en réalisant le rêve du retrait du dernier soldat israélien de la terre du Sinaï. Et il vient de le redire il y a quelques jours : non aux bases militaires ; Égypte n’est pas le Qatar, Égypte n’est pas les Philippines, Égypte n’est pas la Corée du Sud. Les Égyptiens ne verront jamais des soldats se balader sur leurs terres sous prétexte qu’ils travaillent dans des bases militaires. Ni l’esprit égyptien, ni la direction politique l’accepteront. Nous acceptons la coopération militaire mais pas la présence militaire. L’importance des déclarations de Moubarak est qu’elles ont été faites quelques jours avant sa visite à Washington. Le message est clair : les Égyptiens ne veulent pas d’intervention étrangère. Ils veulent faire leur histoire politique eux-mêmes, sans aucune aide étrangère, et régler leurs problèmes : la démocratie, le transfert du pouvoir, les droits de l’homme, les problèmes des coptes, l’amélioration du niveau de vie des citoyens, le développement, les relations avec Israël, la médiation entre les Israéliens et les Palestiniens ... Un dernier mot : Nous aspirons à un agenda déterminé concernant la coopération avec la nouvelle Administration américaine, un agenda où le discours du Caire serait traduit en projet d’action."

Elle reflète bien la pensée la plus répandue en Égypte sur les forces armées étrangères et laisse entrevoir la manière dont les Égyptiens ressentent la présence étrangère sur leur sol national même si le journaliste oublie de signaler la forte présence de militaires étrangers dans le Sinaï dans le cadre de la MFO. Résultats de son passé guerrier et d"une formation issue du monde soviétique, l'Egypte est très méfiante vis à vis des militaires étrangers même si un esprit d'ouverture existe renforcé par les nombreux déplacements de militaires égyptiens dans le cadre des opérations de maintien de la paix ou de la coopération avec l'OTAN.


mardi 11 août 2009

Garhib House


Garhib House tel est le nom de l'immeuble où je vis à Ismaïlia. C'est un endroit simple, un peu excentré du centre ville mais avec une vue imprenable (notamment du toit terrasse) sur le Sinaï et surtout le Canal de Suez.

L'immeuble est composé de 5 étages avec 2 appartements par étage et un ascenseur. Il est, aux dires de mes collègues, ce qui se fait de mieux à Ismaïlia et est ainsi devenu, au fil des ans, le repère des expatriés qui viennent passer quelques années dans la ville (dont les personnels des Nations Unies, un ingénieur japonais chargé de construire le pont sur le Canal, la propriétaire d'une usine d'ampoules...).


Dans les personnages incontournables, il y a bien sûr la propriétaire qui vit au dernier étage - une fort sympathique Canadienne francophone que tout le monde appelle docteur (de quoi, mystère ???) et qui a épousé un Égyptien et s'était installée avec lui pour profiter de la vue dégagée et paisible et il y a le gardien égyptien et homme à tout faire de la maison qui malgré la fréquentation des expatriés peine encore à dire autre-chose que bonjour en anglais.

Il faut ensuite rajouter les chats du quartier qui se battent dans les poubelles et les policiers égyptiens qui surveillent depuis une petite cabane au bord de la rue tous les déplacements du quartier afin de garantir la sécurité de ses habitants.

Si le centre est loin, il y a, dans la rue voisine, un petit commerce bien utile pour les achats d'appoint d'autant qu'il est surtout ouvert la nuit et l'un des restaurants acceptables d'Ismaïlia.

lundi 10 août 2009

Suite des photos d'Ismaïlia

Après le post de la semaine dernière voici encore quelques photos d'Ismaïlia la tranquille : ses maisons coloniales endormies, ses rues bordées de verdure mais complètement désertes...







Et aussi quelques restes antiques avec des hiéroglyphes sans lesquels l'Égypte ne serait pas pareille.